Manuscrits et archives

La Société médicale de Genève a été créée le 26 décembre 1823. A cette date, trois autres associations de médecins existaient déjà :

- la Société de chirurgie, fondée en 1816, dissoute en 1831;

- la Société de médecine, qui succédait elle-même à la Société des médecins de Genève (1775-1788);

- la Société médico-chirurgicale (1809-1855).

L'initiateur de la Société médicale de Genève est le Dr Jean-François Coindet (1774-1834), docteur en médecine d'Edimbourg, médecin de l'Hôpital général pendant trente ans. C'est à lui que l'on doit l'idée d'employer l'iode dans le traitement du goître, idée qui connut d'importants développements. Mais quelques expériences initiales ayant été malheureuses, il fut sévèrement critiqué par ses confrères. Ces attaques l'incitèrent à fonder une quatrième société. A cet effet, il s'adjoignit cinq collègues qui ne faisaient pas partie des sociétés existantes, et qui n'avaient pas pris part à la polémique autour de l'iode. L'un d'eux était son fils Charles (1796-1876), également docteur en médecine d'Edimbourg, psychiatre et fondateur de la Métairie à Nyon. Le but de la nouvelle Société était avant tout scientifique, mais elle servit également de lieu de rencontre entre les médecins de spécialités et de statuts différents (médecins de l'hôpital, médecins de la ville, professeurs d'université). Son succès grandissant a provoqué en 1855, la disparition de la Société médico-chirurgicale et en 1882 celle de la Société de médecine.

La Société médicale de Genève a conservé, jusqu'à ce jour, son caractère essentiellement scientifique. En 1892, la création de l'Association des médecins du Canton de Genève (AMG), instituée pour défendre les intérêts de la profession, a incité plus que jamais la Société médicale de Genève à poursuivre ses activités de recherche. Une tentative de réunion avec l'AMG, en 1966, n'a pas abouti..

Une première Société de médecins de Genève apparaît déjà en 1713 pour disparaître en 1716. Il exista également une société médico-chirurgicale, dite du samedi, vers 1806-11.

Les archives de la Société médicale de Genève ont été tenues par les secrétaires du Comité jusqu'en 1923. Elles étaient conservées dans un local de la Cour Saint-Pierre. A cette date, soit cent ans après la création de la société, un archiviste fut nommé en la personne du Dr. Jean Olivier (membre depuis 1902). Il est resté à ce poste pendant vingt-cinq ans et a inauguré un premier système de classement. En 1948, il a été remplacé par le Dr André Lenoir qui lui aussi, a exercé cette fonction pendant un quart de siècle. En 1963, la Société médicale a remis ses archives à Monsieur Marc Cramer pour le futur Musée d'Histoire des Sciences. En 1974, le Dr Roger Mayer a repris le poste dont il est encore le titulaire.

Monsieur Marc Cramer a placé le reste des documents dans 119 cartons de format in-quarto en adoptant un classement thématique. Le contenu de ces boîtes relève de trois genres : documentaire, archivistique et bibliothéconomique. En effet, certains d'entre eux constituent des dossiers documentaires qui comprennent des imprimés (articles, brochures) aussi bien que des manuscrits sur des sujets comme les maladies, les remèdes, les médecins célèbres etc. D'autres sont des archives, comme par exemple, ceux qui concernent les rapports annuels, les listes des membres, la correspondance de la Société médicale de Genève ou d'autres institutions. Finalement, certains cartons renferment des revues médicales, des actes de congrès etc.

Le classement thématique adopté par Monsieur Marc Cramer aurait peut-être mérité un reclassement. Mais, après mûre réflexion, nous avons opté pour le statu quo craignant qu'une troisième intervention dans le classement de ce fonds ne détruise de l'information sur la «logique» de ceux qui l'avait constitué et ne rende la recherche encore plus difficile. D'autre part, les études récemment entreprises sur l'histoire de la médecine, dont ce fonds constitue l'une des sources les plus importantes, nous incitaient à le rendre accessible le plus rapidement possible.

Le bénéficiaire a repris le fonds et l'a partagé en deux; d'une part les registres des procès-verbaux des séances de la Société médicale de Genève et ceux des Sociétés antérieures récupérés par la Société médicale, ainsi qu'une collection d'Ordonnances sur la médecine. Il considérait ces documents comme des «manuscrits» et les a incorporés à sa collection du même titre de la bibliothèque du Musée qui porte la cote 2 (de 1 à n), laquelle a été remise à la Bibliothèque publique et universitaire (l'actuelle Bibliothèque de Genève) en 1901. Finalement le fonds a été microfilmé.

Consultables selon les délais et restrictions en vigueur dans les archives publiques genevoises

répertoire numérique

Musée d'histoire des sciences

Marcel Naville , Roger Mayer, Histoire de la Société médicale de Genève, (1823-1993), Genève, 1994.

Eric Martin, 125e anniversaire de la Société médicale de Genève, Genève, 1948.

Description réalisée par Fabienne Cattin et René Sigrist