Documents numérisés

Notice descriptive

CH MHNG 360 - MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
  • Nom du producteur
    Muséum d'histoire naturelle de Genève
  • Présentation du producteur

    Il est difficile de fixer une date de création précise pour le Muséum d'histoire naturelle, cette institution ayant pris forme suite à une succession d'initiatives privées et de décisions administratives.

    Dès l’époque de la Révolution française prit corps à Genève l’idée de constituer un musée d’histoire naturelle. En 1794, le Conseil de Genève acheta deux cabinets, c’est-à-dire des collections d’histoire naturelle, ceux du chimiste P-F. Tingry et du physicien M-A.Pictet, dans l’idée de créer un musée. Mais les troubles de cette époque, peu favorables au développement d’une institution, firent avorter le projet.

    En 1811, Henri Boissier dota l’Académie d’un cabinet d’histoire naturelle, rassemblé à ses propres frais; il constitua le fonds initial de ce qui allait devenir le Musée académique, à l'origine du Muséum. En 1818, le Sénat académique nomma un Conseil d'administration du Musée composé de professeurs appelés à y donner des cours. Ceux-ci contribuèrent à l'augmentation des collections.

    Rapidement à l'étroit, celles-ci furent transférées dans l’hôtel de l’ancien Résident de France. Le Musée y fut inauguré le 9 mars 1820. Deux mois plus tard, les Syndics et le Conseil de la République décrétaient que les collections du Musée académique devenaient propriété de la Ville de Genève, qui en assuma dès lors les frais d’administration (loi du 10 mai 1820 relative au Musée académique). C'est donc 1820 que l'on peut établir comme année de création pour le Muséum en tant qu'institution municipale.

    En 1867, moins de cinquante ans après l’inauguration du Musée académique, il s’avéra de plus en plus pressant de trouver un local adéquat, les locaux de l’ancien Résident de France se révélant trop petits. Le Conseil municipal vota un crédit de 950'000 frs pour la construction de deux ailes au bâtiment de l’Université. Ces ailes étaient destinées, l’une à la Bibliothèque publique et universitaire, l’autre au Musée. Le 10 octobre 1872, on inaugura le nouveau Musée, nommé désormais Musée d'histoire naturelle (les collections du Musée académiques sans rapport avec les sciences naturelles avaient alors été transférées dans d'autres institutions). Le bâtiment, spécialement conçu pour abriter et mettre en valeur les riches collections, se composait de salles d’exposition mais aussi de bureaux, de laboratoires et d’ateliers.

    Pendant les années 1880-1890, des collections relatives à la biologie et aux animaux inférieurs sont créées. D'importants travaux sont exécutés dans les sections de paléontologie et de géologie, qui prennent à cette période un grand développement. Les collections étant à l’étroit dans le musée des Bastions, une partie en fut transférée au Palais Eynard, constituant « la collection locale ». C’est en 1907 que le nom de Muséum remplace officiellement celui de Musée.

    Le 2 décembre 1910, les Autorités municipales signent avec l’Etat une convention par laquelle la Ville échange le bâtiment des Bastions contre un terrain à la place Sturm, où elle devait construire un nouveau musée. Le 26 juillet 1913, le Conseil municipal vote un crédit de 1'200'000 frs pour cette construction. Les travaux de fouilles commencent peu après, mais la guerre et la mobilisation des troupes suisses obligent les Autorités à suspendre les travaux, ce qui remet tout le projet en question.

    A défaut d’un nouveau bâtiment, on a recours à des solutions de fortune: on déménage les collections d’étude dans diverses maisons de la ville. Au musée des Bastions, tous les coins et recoins sont utilisés. L’étude et l’accès de ces collections deviennent de plus en plus difficiles et pénibles.

    Les Autorités, conscientes de la situation, prennent les mesures nécessaires après la fin de la deuxième guerre mondiale. En 1946, le Conseil municipal ouvre un concours pour la construction d’un nouveau bâtiment à la route de Malagnou, sur des terrains que la Ville vient d’acquérir. Le premier prix est obtenu par l’architecte bâlois R.Tschudin. Mais en ces années d’après-guerre, l’argent faisant défaut, le début de la construction est à nouveau repoussé.

    Enfin, en février 1960, le Conseil municipal vote les crédits nécessaires et les travaux commencent au début de 1961. Puis, en 1965, a lieu le déménagement complet des Bastions à Malagnou, soit au total quelques 500 tonnes d’objets et pièces de collections, dont le transport prendra six mois. Des problèmes ardus se présentent lors de la construction des vitrines du fait que le projet du musée avait été conçu en 1946 et ne correspondait plus entièrement aux exigences d’une exposition rationnelle et moderne.

    Finalement, l’ouverture partielle au public se fait le 15 décembre 1966 et constitue un véritable événement, la première galerie aménagée étant consacrée à la faune régionale. Les autres galeries sont ouvertes successivement au public, jusque dans les années 1980: en 1987 sont ouvertes les expositions consacrées à l'histoire de l'Homme et à la géologie de la Suisse et c'est en 1988 qu'est inaugurée la galerie consacrée à l'Aventure de la Terre. Aux galeries permanentes s'ajoutent des expositions temporaires organisées de plus en plus régulièrement et le développement d'animations destinées aux différents publics.

    L'organisation interne du Muséum a évolué à mesure que ses collections augmentaient. Les départements scientifiques se sont peu à peu spécialisés, et d'importants services administratifs et techniques y ont été adjoints. En 2006, le Musée d'histoire des sciences a été rattaché au Muséum: il en est devenu une section scientifique, les services généraux étant centralisés sur le site de Malagnou. Suite à une réorganisation interne du Muséum d'histoire naturelle découlant du Projet scientifique et culturel daté de 2014, le Musée d'histoire des sciences a changé de statut en 2016. Alors qu'il était jusqu'en 2015 une filiale du Muséum, il a été incorporé dans un secteur appelé "Histoire des sciences" de l'Unité Recherche et collections et est devenu une entité administrative du Muséum.

    Au XIXe siècle, la direction du Musée était assurée de manière collégiale par une commission, mais dès 1878, un directeur a pris en charge la gestion de l'institution. la commission subsista avec un rôle consultatif jusqu'au milieu du XXe. La direction du Muséum a été assurée successivement par Godefroy Lunel (1878-1891), Maurice Bedot (1891-1927), Pierre Revilliod (1927-1953), Emile Dottrens (1953-1969), Villy Aellen (1969-1989), Volker Manhert (1989-2005), Danielle Decrouez (2006-2012), Jacques Ayer (2012-2020) et actuellelment Arnaud Maeder (2021- )

  • Historique de la conservation

    L'ensemble des archives du Muséum, y compris les documents datant de l'époque du Musée académique et relatifs aux sciences naturelles, est conservé par l'institution elle-même. Deux ensembles de documents du Musée académique et du Muséum ont été versés aux Archives de la Ville de Genève en 1997; les archives du fonds "Muséum", constitué des procès-verbaux de la Commmission du Musée de 1872 à 1953 ainsi que d'une partie des papiers de Pierre Revilliod, ont été rendus au Muséum en février 2007, afin de réunir l'ensemble du fonds en un seul lieu de conservation; le fonds "Musée académique" est en revanche toujours conservé aux Archives de la Ville de Genève (cf. Sources complémentaires).

    Suite au changement de statut du Musée d'histoire des science en 2016, ses archives ont été intégrées aux archives du Muséum à partir de cette annéee-là. Par contre, les archives du Musée d'histoire des sciences antérieure à 2016 sont conservées aux Archives de la Ville de Genève (cf. Sources complémentaires).

  • Présentation du contenu

    Ce fonds couvre l'ensemble de l'histoire du Muséum de ses origines à nos jours. Il illustre les trois fonctions principales de l'institution, à savoir la gestion et l'enrichissement des collections, la recherche scientifique et la transmission des connaissances. Il offre donc des sources intéressantes pour un large spectre de recherches: histoire des sciences, muséologie, développement culturel. L'histoire administrative de l'institution est particulièrement bien documentée: les rapports d'activités et la correspondance générale, par exemple, remontent à la création du Musée et, pour le XXe siècle, ne présentent pas de lacunes.

    Peu de documents traitent directement de la gestion et de l'enrichissement des collections. La plupart des archives relatives à cette activité, même anciennes, possèdent encore une forte utilité administrative, si bien qu'elles sont toujours conservées par les départements scientifiques. On peut néanmoins en reconstituer les grandes lignes grâce aux documents de l'administration générale. Par ailleurs, plusieurs sous-séries seront utiles aux consultants qui chercheraient une trace d'une acquisition particulière; citons les rapports d'activités, la correspondance générale, les procès-verbaux de la Commission du Musée.

    En ce qui concerne l'activité de recherche, ce sont les papiers des différents scientifiques, constitués essentiellement de leur correspondance, qui en témoignent le plus.

    Quant aux différents aspects de la transmission des connaissances et de la vulgarisation (communication, expositions, publications, animations etc.), les archives du Muséum en offrent un assez bon portrait surtout à partir des années 1980. Pour les périodes antérieures, les séries présentent de plus grandes lacunes.

    Des fonds privés de particuliers ou de sociétés/associations complètent le fonds du Muséum. Les archives reçues par un département scientifique en accompagnement d'une collection scientifique se trouve dans le fonds du département concerné. Par contre, les fonds privés reçus directement par le Muséum sont conservés à part.

  • Tris et éliminations

    Le traitement de ce fonds a été réalisé progressivement : les opérations d'évaluation, de sélection et de classement ont été effectués non pas sur un ensemble d'archives versé en bloc, mais sur des séries de documents collectés au fur et à mesure au sein des différents services du Muséum. Cette institution dispose d'outils de gestion des archives courantes (plan de classement et calendrier de conservation) ; leur existence a permis de ne transférer aux archives historiques que les séries destinées à une conservation définitive, si bien qu'aucune élimination majeure n'a été opérée lors du traitement.

    Il a tout de même été procédé à quelques éliminations, correspondant en général à une simple épuration des dossiers : doublons, enveloppes, notes manuscrites informelles, stocks de formulaires vierges, carnets de contrôle des courses. Ont aussi été éliminés des pièces justificatives d'opérations comptables vieilles de plus de dix ans (carnets de quitttances, récépissés, tickets de caisse etc.). Par ailleurs plusieurs séries comprenaient des imprimés de nature scientifique, notamment des tirés à part, qui n'avaient pas été édités par le Muséum; ils ont été remis à la bibliothèque du Muséum.

    De manière générale, aucune élimination n'a été réalisée sur les grands ensembles de correspondance, le volume des documents ne permettant pas de procéder à une épuration pièce par pièce.

    Les autres opérations significatives de tri et d'élimination sont précisées dans les niveaux inférieurs de l'inventaire.

  • Modalités d'accès

    Consultable selon les délais et restrictions en vigueur dans les archives publiques genevoises.

  • Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

    La majorité du fonds est constituée de documents textuels qui peuvent être consultés avec les précautions habituelles (cf. règlement d'accès des Archives de la Ville de Genève). A l'exception des diapositives, aucun dispositif de lecture particulier n'est nécessaire: le fonds ne contient ni documents audiovisuels, ni documents électroniques, ni microfilms.

  • Instrument(s) de recherche

    Répertoire numérique

  • Existence et lieu de conservation des copies

    Il existe des copies sous forme microfilms de 16 mm de quelques documents: les procès-verbaux de la commission du Musée académique (1818-1872), puis du Musée d'histoire naturelle (1872-1953), le journal des dons (1818-1819), le registre d'achats (1854-1882) et de prêts du Musée d'histoire naturelle (1863-1888), un livre de renseignement, de la correspondance (1819-1902) et des copies de lettres (1892-1914). Ces microfilms sont conservés au Musée d'histoire des sciences avec un inventaire détaillé de leur contenu. En outre, quelques types de documents sont également disponibles à la bibliothèque du Muséum et à la Bibliothèque de Genève, à savoir les imprimés édités par le Muséum, les rapports d'activités, les dossiers de presse et les affiches. Par ailleurs, certains documents récents, comme les dossiers pédagogiques ou les communiqués de presse, peuvent être téléchargés sur le site web du Muséum.

  • Sources complémentaires

    Les Archives de la Ville de Genève conservent plusieurs fonds relatifs au Muséum et au Musée d'histoire des sciences:

    le fonds Musée académique: procès-verbaux de la Commission du Musée académique (1818-1872);

    le fonds Edouard Lanterno (ancien conservateur de géologie au Muséum): rapports d'activité (1952-1981), correspondance, y compris le courrier scientifique (1954-1983), documents divers (1954-1963);

    le fonds Musée d'art et d'histoire: sous-sous-série Musée académique (1818-1871);

    le fonds Présidence et direction des affaires culturelles: sous-série Muséum d'histoire naturelle (1945-1983);

    le versement 2005.V8 du Service des bâtiments: plans et autres documents sur le bâtiment du Muséum (1959-1981).

    le fonds du Musées d'histoire des sciences (1953-2015)

    Les Archives d'Etat de Genève conservent la correspondance scientifique (1910-1971) de Charles Ferrière, entomologiste et conservateur au Muséum (1944-1958). Par ailleurs, le fonds Secrétariat général du Département des travaux publics contient des contre-calques et tirages des façades et plans d'étages de l'ancien musée du parc des Bastions .

    Citons encore la Bibliothèque de Genève qui conserve les archives privées de plusieurs scientifiques genevois.

  • Bibliographie

    AELLEN, Villy. 150 ans du Muséum d'Histoire naturelle de Genève. Genève: [Muséum d'histoire naturelle], 1970. 37 p.

    BARRADI, Robert et TRAVERSE, Jérôme. Muséum d'histoire naturelle : Genève. Montreux: Ed. Florilège, 2002. 139 p.

    BEDOT, Maurice et CARTIER, Alfred. Notice sur le Musée d'histoire naturelle de Genève. Genève : Imprimerie W. Kündig et fils, 1899. 51 p.

    CAILLIEZ, Jean-Claude. La Société des amis du Muséum d'histoire naturelle de Genève aux XIX et XXèmes siècles (historique 1899-2000). Meyrin : J.-C. Cailliez, 2000. 98 p.

    DOTTRENS, Emile et al. Le Muséum d'histoire naturelle de Genève. [s.l.]: [s.n.], [1958]. 16 p.

    MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. Naissance d'un musée: Muséum d'histoire naturelle. Genève: Département des affaires culturelles, 1995. 28 p. (Musées de Genève, 335).

  • Notes de l'archiviste

    Description réalisée par Alexandre Garcia, mise à jour par Christelle Mougin, puis par Betty Oudomsouk et Juliette Oulevey.

Pour aller plus loin

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