Imprimer cette page

  • Muséum d'histoire naturelle de Genève
  • Identification

  • Type d'entité
    Collectivité
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Muséum d'histoire naturelle de Genève
  • Autre(s) forme(s) du nom
    Muséum de Genève (dénomination alternative)
    Musée d'histoire naturelle de Genève (1871 - 1906)
    Musée académique (1818 - 1871)

  • Description

  • Dates d'existence
    1820
  • Histoire

    Il est difficile de fixer une date de création précise pour le Musée académique, cette institution ayant pris forme suite à une succession d'initiatives privées et de décisions administratives.

    C'est à l'époque de la Révolution française que prend corps à Genève l'idée de constituer un musée académique. En 1794, le Conseil de Genève achète deux cabinets, c'est-à-dire des collections d'histoire naturelle, ceux du chimiste Pierre-François Tingry et du physicien Marc-Auguste Pictet, dans l'idée de créer un musée. Mais les troubles politiques de cette époque, peu favorables au développement d'une institution, font avorter le projet et les collections sont rendues à leurs propriétaires. Néanmoins, cette fin de XVIIIe siècle est marquée par la préoccupation des bourgeois de Genève, héritiers immédiats d'un Charles Bonnet, de rendre accessible à leurs concitoyens les vérités scientifiques fraîchement acquises.

    C'est à l'année 1811 que l'on peut faire remonter la véritable origine du Musée académique de Genève, suite au don fait par Henri Boissier à l'Académie d'un beau cabinet d'histoire naturelle. Henri Boissier (1762-1845), à la fois avocat et naturaliste puis recteur de l'Académie et professeur de chimie appliquée, peut être considéré comme le fondateur du Musée académique, créé en 1818 et installé dans l'ancien Hôtel du Résident de France, à la Grand'rue, au coeur de la Vieille Ville. Les professeurs de l'Académie et divers amateurs de sciences s'efforcent de leur côté d'augmenter les collections, dans ce que l'on nomme officiellement dès lors le Musée académique. Citons entre autres Louis Necker (minéralogie), Nicolas-Théodore de Saussure (chimie), Jean-Antoine Colladon (chimie-pharmacie) et Louis Jurine (zoologie).

    Dès lors, le Musée connaît un développement régulier et rapide qui repose surtout sur les savants qui composent la Commission administrative et les relations scientifiques qui sont entretenues avec les savants des principaux musées d'histoire naturelle d'Europe. En 1818, le Sénat académique nomme un Conseil d'administration du Musée composé de professeurs appelés à y donner des cours.

    Le Musée académique est destiné à recueillir les collections des sciences physiques, naturelles, archéologiques dans le but de les rendre également utiles à l'enseignement académique et au développement des sciences elles-mêmes. L'établissement est géré par les professeurs qui détiennent les chaires de ces différentes branches et est conçu comme une faculté. En 1820, le Musée académique reçoit les « curiosités » archéologiques, ethnographiques et naturelles de la Bibliothèque de Genève, qui se trouvaient depuis 1559 au collège Calvin. H. Boissier installe au premier étage de l'Hôtel de la Grand'rue, la Salle des antiques et de la statistique, en prenant soin de séparer les deux branches.

    L'inauguration officielle du Musée a lieu le 9 mars 1820. Deux mois plus tard, les Syndics et le Conseil de la République décrètent que les collections du Musée académique deviennent propriété de la Ville de Genève, qui en assume dès lors les frais d'administration (loi du 10 mai 1820 relative au Musée académique).

    En général, les objets conservés sont acquis par des dons en argent ou par des souscriptions. D'autres, plus rares, sont échangés avec les musées de Paris ou de Londres ainsi qu'avec des collectionneurs privés. Enfin, certains objets sont donnés directement par des voyageurs, des membres des commissions du Musée ou par des sociétés savantes de l'époque. L'enrichissement des collections dépend ainsi surtout de la générosité des citoyens.

    Durant les vingt premières années, une part prépondérante de l'argent disponible est consacré à l'achat d'oiseaux exotiques et de mammifères "spectaculaires", ou encore à des objets uniques et rares.

    Dès 1834, le développement des collections est rationalisé grâce au conservateur Hippolyte-Jean Gosse.

    En 1867, moins de 50 ans après l'inauguration du Musée académique, il s'avère de plus en plus pressant de trouver un local adéquat, les locaux de l'ancien Résident de France se révélant trop petits. Le Conseil municipal vote un crédit de 950'000 frs pour la construction de deux ailes au bâtiment de l'Université. Ces ailes sont destinées, l'une à la Bibliothèque publique et universitaire, l'autre au désormais nommé "Musée d'histoire naturelle", qui sera inauguré le 10 octobre 1872. Le bâtiment de 5'000 m2, spécialement conçu pour abriter et mettre en valeur les riches collections, se compose de salles d'exposition mais aussi de bureaux, de laboratoires et d'ateliers.

    Pendant les années 1880-1890, des collections relatives à la biologie et aux animaux inférieurs sont créées. D'importants travaux sont exécutés dans les sections de paléontologie et de géologie, qui connaissent à cette période un grand développement. Les collections étant à l'étroit dans le musée des Bastions, une partie est transférée au Palais Eynard, constituant « la collection locale ». Elle comprend, en particulier, des documents de l'ancien Musée Zoologique des Alpes, dont l'existence fut éphémère, et surtout la collection présentée par Victor Fatio à l'Exposition nationale de 1896, avec la collaboration de E. Galopin.

    C'est en 1907 que le nom de Muséum remplace officiellement celui de Musée, un muséum étant un ensemble de collections, particulièrement d'histoire naturelle, destinées à l'étude. Le Muséum est ainsi autant une exposition d'histoire naturelle pour le public et les écoles, qu'un institut universitaire de recherche.

    Le 2 décembre 1910, les Autorités municipales signent avec l'Etat une convention par laquelle la Ville échange le bâtiment des Bastions contre un terrain à la place Sturm, où elle prévoit la construction d'un nouveau musée. Le 26 juillet 1913, le Conseil municipal vote un crédit de 1'200'000 frs pour cette construction. Les travaux de fouilles commencent peu après, mais la guerre et la mobilisation des troupes suisses obligent les Autorités à suspendre les travaux, ce qui remet tout le projet en question.

    A défaut d'un nouveau bâtiment, on a recours à des solutions de fortune, telles que le déménagement des collections d'étude dans diverses maisons de la ville. Au musée des Bastions, tous les coins et recoins sont utilisés.

    Les Autorités, conscientes de la situation, prennent les mesures nécessaires dès la fin de la Deuxième guerre mondiale. En 1946, le Conseil municipal ouvre un concours pour la construction d'un nouveau bâtiment à la route de Malagnou, sur des terrains que la Ville vient d'acquérir. Si le premier prix est obtenu par l'architecte bâlois R.Tschudin, le début de la construction est à nouveau repoussé, l'argent faisant défaut en ces années d'après-guerre.

    En février 1960, le Conseil municipal vote enfin les crédits nécessaires et les travaux commencent au début de 1961. Puis, en 1965, a lieu le déménagement complet des Bastions à Malagnou, soit au total quelques 500 tonnes d'objets et pièces de collections, dont le transport prendra six mois. Des problèmes ardus se présentent lors de la construction des vitrines du fait que le projet du musée avait été conçu en 1946 et ne correspond plus entièrement aux exigences d'une exposition rationnelle et moderne.

    Finalement, l'ouverture partielle au public a lieu le 15 décembre 1966 et constitue un véritable événement, la première galerie aménagée étant consacrée à la faune régionale. Les autres galeries sont ouvertes successivement au public, jusque dans les années 1980: en 1987 sont inaugurées les expostions consacrées à l'histoire de l'Homme et à la géologie de la Suisse, suivies en 1988 de l'exposition consacrée à l'Aventure de la Terre. Depuis cette date, des modernisations ont été faites de manière ponctuelle dans différents secteurs. De nouveaux espaces ont été créés : Salle Pamela Scherekk en 2006, Espace Blaschka en 2008, Planète Océans en 2008 et la première partie de la section consacrée aux invertébrés en 2011.

    Aux expositions permanentes s'ajoutent des expositions temporaires organisées de plus en plus régulièrement et le développement d'animations et de prestations diverses destinées aux différents publics.

  • Zones géographiques
    Genève (Suisse)
  • Statut juridique
    Organe administratif public
  • Fonctions et activités

    Le Musée académique était destiné à recueillir des collections scientifiques pour les mettre à disposition de l'enseignement académique et contribuer ainsi au développement des sciences elles-mêmes.

    Le Muséum d'histoire naturelle poursuit cet objectif originel. A la fois musée et institut scientifique, ses activités portent sur trois axes: la gestion et l'enrichissement des collections, la recherche scientifique et la vulgarisation à travers la diffusion du savoir et la sensibilisation du public à l'intérêt du patrimoine naturel et à la nécessité de sa protection.

    La gestion des collections regroupe les tâches visant à assurer la conservation matérielle des spécimens, leur identification, leur catalogage. Les collections s'enrichissent par des acquisitions, des dons ou par des récoltes directes sur le terrain. Le Muséum de Genève est particulièrement riche en collections historiques de référence, d'autant plus précieuses qu'elles renferment un grand nombre de "types", animaux ayant servi pour la description originale des espèces.

    Les activités de recherche du Muséum sont visibles par les publications des scientifiques qui y sont employés, l'édition de monographies et périodiques (dont la Revue suisse de zoologie et la Revue de paléobiologie), l'organisation de colloques, l'accueil de chercheurs externes, la collaboration avec d'autres instituts et centres universitaires.

    La vulgarisation est bien sûr la fonction du Muséum la plus visible du public, et ce sous des formes diverses: expositions permanentes et temporaires, animations intra- (animation du mercredi) et extra-muros (traces de dinosaures d'Emosson, Nuit des chauves-souris, etc.), projections de films, activités pédagogiques et événements ponctuels tels que la Nuit de la science ou la Fête du Muséum. Cette mission d'ordre éducatif est assurée par le département de Médiation culturelle ainsi que par les scientifiques.

  • Textes de référence

    Loi du 10 mai 1820 relative au Musée académique.

  • Organisation interne

    Le Muséum d'histoire naturelle est placé sous l'autorité du Département municipal de la culture, au sein du Domaine des musées.

    Dirigé à l'origine par une commission, il est géré par un directeur dès 1878. La commission poursuit ses travaux en parallèle apparemment jusqu'en 1954 (elle n'est pas mentionnée dans les rapports d'activités des années suivantes). La direction a été exercée successivement par un zoologue, Godefroy Lunel (1878-1891), à qui l'on doit une très belle monographie "Histoire naturelle des poissons du Léman" parue en 1874. Lui succéda un autre zoologue, Maurice Bedot (1891-1927) fondateur en 1893 de la Revue suisse de Zoologie et à l'origine de la fondation de la Société des Amis du Muséum. Pierre Revilliod prit sa suite (1927-1953). Il est l'auteur d'une monographie sur les chiroptères et a établi la réputation du Muséum dans son activité pour la sauvegarde de la nature. Emile Dottrens (1953-1969) inaugurera quant à lui le Muséum de Malagnou en fin 1966. Villy Aellen (1969-1989), en compagnie de l'administrateur René Descombes, élabora le concept du nouveau Muséum et organisa le déménagement des collections à Malagnou. Grand spécialiste de la faune des grottes du monde entier, avec son collègue et ami Pierre Strinati, il fut très actif dans le domaine de la biospéologie. Volker Mahnert (1989-2005) a renforcé la réputation du Musée en tant que pôle d'excellence dans le domaine de la biodiversité. Il a également développé les prestations offertes au public aussi bien à l'intérieur de l'institution qu'à l'extérieur. La directrice actuelle, Danielle Decrouez, géologue, est en fonction depuis 2006.

    L'organisation des départements scientifiques s'est modifiée en suivant l'accroissement des collections et l'évolution des différentes spécialités. En 1970, ils se répartissaient ainsi: vertébrés, invertébrés, arthropodes, insectes supérieurs, paléontologie des vertébrés (créé en 1962), géologie et paléontologie des invertébrés, minéralogie et pétrographie.

    Les subdivisions actuelles sont: archéozoologie, arthropodes et entomologie 1, entomologie 2, géologie et paléontologie, herpétologie et ichtyologie, invertébrés, mammalogie et ornithologie, minéralogie et pétrographie.

    L'archéozoologie est le plus récent des départements scientifiques. Il a été crée en 1979 et il est devenu un département du Muséum en 1982 sous la direction de Louis Chaix. L'archéozoologie est l'étude des restes d'animaux découverts dans des sites archéologiques. Le domaine chronologique recouvre tout le Quaternaire, depuis l'apparition des premiers hommes, il y a environ deux millions d'années, jusqu'aux périodes les plus récentes. Les grands thèmes abordés par une étude archéozoologique sont les activités d'élevage, de chasse et de pêche des populations humaines, les étapes et les modalités de la domestication des animaux, l'évolution des espèces sauvages et domestiques, l'utilisation des animaux par l'homme et leur rôle dans la vie religieuse et, enfin, l'étude des restes osseux comme témoins de l'espace archéologique.

    En 1993, le département de Paléontologie des vertébrés et celui de Géologie et Paléontologie des invertébrés ont fusionné pour faire un seul département, celui de Géologie et de Paléontologie.

    Dès le 1er janvier 2006, selon une décision du Conseil Administratif de septembre 2005, le Musée d'histoire des sciences a été rattaché administrativement au Muséum d'histoire naturelle, en tant que service scientifique (les services généraux étant centralisés sur le site de Malagnou).

    A côté de cette section scientifique, le Muséum compte des services généraux, parmi lesquels l'administration, le Service d'information documentaire spécialisé (SIDoS), la communication, la médiation culturelle, le laboratoire d'analyses et d'imagerie scientifiques et une importante section technique qui permet de réaliser la plupart des travaux en interne : décoration, peinture, menuiserie, graphisme, audiovisuel, photographie, imprimerie, reliure, serrurerie, électricité.

    Deux ateliers sont davantage liés à la nature de l'institution: l'animalerie et la taxidermie.

    En 2009, le Muséum comptait 103 collaborateurs pour 96 postes. Il faut ajouter qu'il accueille régulièrement du personnel temporaire, des chercheurs externes et des bénévoles. Il assure une tâche de formation en comptant parmi ses collaborateurs des stagiaires et des apprentis. Instrument indispensable de la recherche et de la formation, la bibliothèque est ouverte au public. Des chercheurs du Muséum enseignent à l'Université. Le Muséum est un lieu de rencontre où plusieurs sociétés scientifiques, ouvertes aux amateurs, ont leur siège social et tiennent leurs réunions. Un amphithéâtre, une salle de cours, une salle de réunion et une cafétéria permettent l'organisation de colloques, congrès, séminaires et autres réunions. La boutique "Science et nature" et la cafétéria, ouvertes respectivement en 1992 et 1982, sont en gérance libre.


  • Relations

  • Relation 1
    Edouard Lanterno
  • Type de relation
    Relation hiérarchique
  • Description de la relation

    Edouard Lanterno, géologue, a travaillé au Muséum d'histoire naturelle de 1950 à 1983, d'abord en tant que temporaire, puis comme assistant et ensuite conservateur en géologie.

  • Dates de la relation
    1950
  • Relation 2
    Musée d'histoire des sciences
  • Type de relation
    Relation hiérarchique
  • Description de la relation

    Le Musée d'histoire des sciences a été rattaché administrativement au Muséum d'histoire naturelle en 2006. Il est désormais considéré comme un département scientifique du Muséum, qui en assure la gestion administrative et technique.

  • Dates de la relation
    Depuis 2006

  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.360ISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-000645-2 Muséum de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d'autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Mars 2010. Création : Vincent Stohler et Alexandre Garcia
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    AELLEN, Villy. 150 ans du Muséum d'Histoire naturelle de Genève. Genève: [Muséum d'histoire naturelle], 1970. 37 p.
    BEDOT, Maurice et CARTIER, Alfred. Notice sur le Musée d'histoire naturelle de Genève. Genève : Imprimerie W. Kündig et fils, 1899. 51 p.
    DOTTRENS, Emile et al. Le Muséum d'histoire naturelle de Genève. [s.l.]: [s.n.], [1958]. 16 p.
    MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. Naissance d'un musée: Muséum d'histoire naturelle. Genève: Département des affaires culturelles, 1995. 28 p. (Musées de Genève, 335).
    MUSEUM DE GENEVE. Rapport annuel 2005. Genève: Muséum d'histoire naturelle, 2006. 124 p.

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    Muséum d'histoire naturelle de Genève
  • Cote
    CH.MHN.360
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1819
  • Ressource documentaire 2
    Musée académique
  • Cote
    CH.AVG.Maca
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives [Ce fonds d'archives est conservé auprès des Archives de la Ville de Genève]

  • Dates des ressources associées
    1818
  • Nature de la relation
    Producteur
  • Ressource documentaire 3
    Edouard Lanterno
  • Cote
    CH.AVG.Lant
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives [Ce fonds d'archives est conservé auprès des Archives de la Ville de Genève]

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Ressource documentaire 4
    Charles Ferrière
  • Cote
    CH.AEG Archives privées 150
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives [Ce fonds d'archives est conservé auprès des Archives d'Etat du canton de Genève]

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1910